Mode, vers un avenir imprimé en 3D ? – (2/2)

Développer la customisation

La gamme Liquid-speed de Reebok, imprimée en 3D
La gamme Liquid-speed de Reebok, imprimée en 3D

Pascal Morand, président exécutif de la Fédération Française de la Couture, du Prêt-à-Porter des Couturiers et des Créateurs de Mode, considère cette nouvelle technologie comme « une nouvelle révolution industrielle ». Et pour cause, Reebok, Adidas, Eram, nombreuses sont les grandes entreprises de la chaussure et du prêt-à-porter à étudier de nouvelles solutions. Il faut dire que l’aspect ultra-personnalisable représente une opportunité nouvelle sur le marché du prêt-à-porter. La digitalisation amène à imaginer des chaussures sur-mesure à la bonne taille via un scanner 3D pour produire une chaussure et des semelles 100% adaptées à sa morphologie. Tailles, couleurs, formes… encore une fois les possibilités semblent infinies.

Plus loin dans le respect de l’environnement

Les nouvelles technologies de l’impression 3D permettent de réduire les déchets et aujourd’hui d’imprimer des vêtements avec des matériaux plus respectueux de l’environnement.

La start-up Rothy’s (San Francisco) a par exemple développé un processus de recyclage de bouteilles usagées afin de produire des ballerines. Le principe est simple, les bouteilles sont récupérées et découpées en fils plastiques qui seront eux-mêmes utilisés lors de l’impression 3D des ballerines. Une seule paire est produite en seulement 6 minutes. De plus, la paire de ballerine peut elle-même être recyclée en fin de vie.

Des ballerines sur-mesure à partir de bouteilles plastiques imprimées en 3D (Crédit : Rothy's)
Des ballerines sur-mesure à partir de bouteilles plastiques imprimées en 3D (Crédit : Rothy's)

Des recherches pour les textiles de demain

L’Université de Loughborough en Angleterre porte, depuis avril 2016, le projet 3D Fashion en vue de développer des vêtements imprimés en 3D. Pendant 18 mois, l’équipe de chercheurs essaiera de développer les technologies de l’impression 3D afin de l’appliquer dans le domaine du textile et du prêt-à-porter. L’objectif principal est de réduire drastiquement les déchets produits lors de la production. Et l’enjeu n’est pas neutre… Au Royaume-Uni, l’industrie textile génère 1,8 million de tonnes de déchets – équivalent à 70 kg ou 100 paires de jeans par ménage, avec 6,3 milliards de m³ d’eau utilisée dans les processus de fabrication (équivalent à 200.000 litres par an par ménage ou 1000 baignoires remplies).

Une technologie à optimiser

Cependant, nous ne devons pas perdre de vue que les technologies d’impression 3D comportent encore quelques limites. Tout d’abord au niveau des temps de production, les techniques actuelles ne permettent pas de produire à échelle industrielle de par la longueur des processus d’impression qui peuvent atteindre plusieurs heures selon la taille de l’objet. Les coûts sont encore élevés en raison des temps importants d’impression 3D ainsi que les coûts humains et matériels (entretien et matières premières). De ce fait, il y a encore beaucoup de progrès à faire dans ce domaine mais les évolutions sont prometteuses.
> voir aussi l’article Mode et imprimante 3D : le futur du textile ? – 17/08/16

Installée au Canada, Stephania Stefanakou a fondé deux start-up, Stefanakou et House of Anesi (sous-vêtements), et donne son avis sur le développement à 5 ans de l’impression 3D textile. Elle y voit aussi de vrais développements dans la fabrication de masse tout en étant plus respectueuse de l’environnement.

Mais le bouleversement pourrait arriver encore une fois des géants du numérique… Amazon s’imagine aussi comme usine textile 4.0 capable d’imprimer à la demande…

Si ce sujet vous intéresse, n’hésitez pas à vous rendre à la 40ème journée technologique sur la fabrication additive pour le textile le 6 juillet 2017 à LILLIAD à Villeneuve d’Ascq, pour découvrir les dernières avancées dans le secteur.

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